mercredi 21 mars 2012

PLU - quel avenir pour la commune?

     Le PLU du Grand Lyon doit être totalement révisé d'ici à 2014 avec bien sûr des incidences pour notre commune. Lors d'une rencontre avec le maire celui-ci nous avait indiqué qu'il nous proposerait de participer, avec d'autres, à l'élaboration de ce projet. Nous sommes toujours très intéressés par cette offre et attendons une invitation. Il semblerait que les travaux de commission soient déjà engagés. Il est clair que si cette invitation ne nous arrive que quand tout sera bouclé, notre intérêt va fortement diminuer.

     Au vu de l'état actuel et au travers de bourdes constatées nous pourrions avancer quelques suggestions de bon sens:
- concernant les zonages: les contraintes d'éloignement par rapport aux limites de parcelles sont différentes selon la classification des zones: le bâtiment collectif en construction au rond-point de la mutualité est implanté très près de sa limite côté riverains ( un peu plus d'un mètre ) en toute légalité, avec pour corollaire une vue plongeante sur les propriétés voisines. Alors que ces mêmes riverains, s'ils veulent agrandir leur maison, devront se tenir éloignés de trois mètres au minimum. Il serait donc cohérent qu'entre deux zones contiguës, la contrainte la plus forte s'applique à chacune des parcelles.

-concernant les droits à construire: nous sommes nombreux à nous inquiéter du bétonnage en cours, c'est même au départ la raison d'être de Macadevi. Cette densification se fait à l'aveuglette et au travers d'un règlement de PLU qui ne différencie pas suffisamment les centre-ville, de Lyon et Villeurbanne en particulier,  des communes périphériques. Nous avons vu s'édifier un immeuble de 5 niveaux  en limite d'une rue de 5 mètres de large. Résultat: les maisons situées en face se trouvent durablement privées de soleil. La population augmentant et le pétrole tirant à sa fin, l'arrêt du mitage des paysages tel qu'il a été pratiqué, instaurant de grandes distances entre lieu de travail et habitat, est indispensable.
Mais il faut combiner une meilleure centralité avec la conservation d'espaces agréables à vivre: les "boites à chaussures" des ZUP ont fait la preuve de leur nuisance. Ce produit d'un urbanisme dogmatique des années soixante devrait faire réfléchir les spécialistes du domaine.
Pour la commune il est indispensable de mettre en parallèle la hauteur des constructions futures avec leur environnement: largeur de rue, orientation, nature et taille des bâtiments du voisinage. Pour ce faire il faut étudier finement le tissu urbain existant pour définir les règles applicables. C'est un long travail mais la qualité de vie future des habitants est en jeu. Il faut aussi impérativement prendre en compte les problèmes de déplacement soit en adaptant les voies et/ou les transports en commun à l'augmentation de population soit en limitant cette augmentation en fonction des capacités du réseau.
Il faut également travailler sur la question du stationnement : les difficultés actuelles pour se garer augurent mal de l'avenir quand les nouveaux immeubles seront en service. Là encore, plutôt que de se polariser sur l'esthétique des trottoirs, il faut d'abord penser à leur fonctionnalité.


-concernant les équipements publics à réaliser: il est urgent de stabiliser enfin les projets. Depuis plusieurs mois le tennis couvert se promène aux 4 coins de la commune. Dans le même temps un futur gymnase est reporté sine die depuis que la chaufferie lui a pris sa place.

Voici nos propositions:
- réfléchir à l'implantation des projets en fonction des utilisateurs futurs et mutualiser au mieux les espaces.
- implanter les équipements près des utilisateurs: un gymnase aurait sa raison d'être près du groupe scolaire.
- mutualiser les espaces à la fois en travaillant sur la polyvalence des bâtiments et la mutualisation de leurs parkings. Il est compréhensible que les clubs sportifs souhaitent avoir "leur truc à eux" ( un gymnase pour le club de trampoline, un tennis couvert, une salle de basket, etc..) parce que gérer tout seul un équipement c'est plus simple que de devoir s'adapter aux autres usagers. Pourtant les salles de sport peuvent être facilement rendues polyvalentes. Cette polyvalence entraine nécessairement des arbitrages entre les utilisateurs. Un élu ne se fera pas que des amis dans cette affaire. Mais les utilisateurs doivent aussi comprendre qu'au vu des coûts d’investissement puis de fonctionnement, les contribuables puissent avoir leur mot à dire et que des règles soient posées. D'autre part ces bâtiment ont besoin d'aires de stationnement. Il est économique de rapprocher les bâtiments pour que leurs parkings soient mutualisés au mieux.
Le plan de la ZAC a complètement oublié cet aspect comme il a oublié la mixité avec le centre ancien.

     Enfin il faut parler du groupe scolaire: aujourd'hui les travaux vont commencer alors que l'arrivée des gendarmes est pour le mois d'août et que la prochaine rentrée va voir un fort afflux de nouveaux élèves Cette arrivée est connue depuis longtemps déjà. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'anticipation n'est pas à l’ordre du jour de la municipalité. Pendant au moins une année des classes devront fonctionner dans des bungalows au voisinage d'un chantier. Les conditions d'apprentissage ne vont pas être au top.

Pour le futur restaurant scolaire, nous avons appris récemment qu'il sera construit dans un immeuble par un promoteur privé. Ce promoteur ne peut lancer les travaux que s'il a vendu un quart des logements, condition imposée par les banques pour financer un projet. Ce qui implique que la commune ne sait pas à quelle date elle pourra faire fonctionner ce nouveau restaurant.

Quant à l'avenir du fonctionnement du groupe scolaire, il y a lieu de s'inquiéter. Il suffit de se rendre à l'entrée du matin ou à la sortie de 16h30 pour constater le "chantier" pour accéder à l'école. Dans une dizaine d'année les élèves devraient être deux fois plus nombreux. Ils seront déjà environ 25% de plus à la rentrée. Compte-tenu de la dispersion des habitations, en particulier de l’éloignement relatif des logements des gendarmes, il est très probable que les embouteillages autour de la place de la mairie vont être épiques. Il serait sage d'étudier d'ores et déjà le problème. On peut envisager un ramassage scolaire pour améliorer la situation.

Mais il faut anticiper... et il y a de quoi faire!