samedi 15 octobre 2011

l'urbanisme à Sathonay-Camp: quel souk!

Mercredi 12 octobre le Progrès a consacré une pleine page à la chaufferie de la ZAC. Pour le maire, "il n'y a pas de souci" c'est le titre de son interview. Mais il est quand même question de réunir une cellule de crise avec le préfet. Et le conseil municipal s'est réuni en urgence hier soir pour voter la suppression de l'équipement sportif prévu sur le terrain qui devrait recevoir la chaufferie.
Alors faisons le point:
A l'origine ce terrain était dédié aux tennis. Après sondages du sol la construction était impossible. Depuis hier soir nous savons que la mairie a fait faire des sondages sur le parc du haut de la combe pour les construire. Sauf que ce parc a été installé sur une ancienne décharge et qu'il est quasiment certain que l'inconstructibilité sera la même. A noter que ces tennis avaient été envisagés construits à la place de la gendarmerie après départ des gendarmes dans leur nouveau bâtiment.
Ensuite ce terrain devait recevoir un gymnase et une chaufferie. Mais il s'avère trop petit, le gymnase est rayé de la carte. Pour aller où? Au sous-sol de la future salle des fêtes dans la ZAC. Sauf qu'un gymnase doit faire au moins 6 mètres de hauteur pour être homologué, et ce sera insuffisant pour le club de trampoline qui souhaite de nouveaux locaux. Sans compter que superposer des équipements publics de cette taille n'est pas simple sur le plan de la sécurité.
Il va donc rester la chaufferie! Le journaliste du Progrès a fait remarquer à P. Abadie qu'il aurait été judicieux de construire cette chaufferie dans l'enceinte de la ZAC. Mais il n'y avait pas la place selon ce dernier. Pas la place? Si les concepteurs étaient sortis de leur bureau pour voir le terrain ils auraient pu constater qu'avec un peu de bon sens l'emplacement du bassin de rétention était tout trouvé dans le virage du boulevard de l'ouest, le terrassement était même presque réalisé. Et ainsi la chaufferie pouvait être posée à la place du bassin. A moins que les promoteurs aient insisté pour ne pas avoir à vendre des logements avec vue sur une installation fumante et bruyante dont devront ( peut-être ) s’accommoder les riverains du quartier de l'allée de l'ouest. A noter que si l'écologie était réellement une priorité, cette chaufferie aurait trouvé sa place près d'une voie ferrée afin de approvisionner par train et non par camions. Côté Rillieux les anciens dépôts de charbon sont en friche. Et de plus ils sont situés en limite de zone industrielle. Mais peut-être que les relations entre les maires ne permettaient pas d'engager une négociation.
L'article du Progrès donne aussi la parole à A. Dahan-Levy, la professionnelle de l'immobilier avec qui le maire avait engagé un deal puis s'est rétracté. Cette personne a déjà fait la preuve de son appétit financier et de sa pugnacité pour défendre ses intérêts. Ce qui nous pend au nez, nous Sathonards de base, c'est soit de nous retrouver avec plusieurs centaines d'habitants supplémentaires sans que les équipements publics soient mis à niveau soit que nos impôts s'investissent dans des frais de justice considérables.
Une remarque: la situation de ce dossier est due à la procédure employée par le maire qui a tenté un arrangement à sa sauce avec ce promoteur. Curieusement il n'a pas fait procéder à une mesure d'expropriation comme la loi l'y autorisait. Évidemment pour arriver à temps à ses fins il aurait fallu que le dossier soit préparé longtemps en avance. Visiblement la programmation n'est pas son fort. Mais il faut remarquer aussi que quand il s'agit d'exproprier des propriétaires modestes ( la propriété Carraz, tous les riverains de ces rues ):

la procédure suit son cours sans faiblir et sans se soucier de l'impact sur leur cadre de vie. Cette façon de faire est aussi à l’œuvre au rond point de la mutualité où Dynacité bétonne la parcelle avec un immeuble de 4 étages après avoir rasé les arbres:

là encore cette situation est le résultat d'un arrangement entre la municipalité et l'organisme HLM qui a abandonné son projet de la Manutention et s'est vu autorisé à densifier cette parcelle au grand dam des riverains qui vont devoir s'accoutumer à la vue plongeante des occupants de l'immeuble.
Depuis plusieurs années nous dénonçons les méfaits de règles d'urbanisme qui autorisent des aberrations:
  • la demeure de Lucie implantée de telle sorte que les pompiers ne pourraient pas accéder rue J. Mouth,
  • un immeuble de 4 étages rue J. Mouth qui met à l'ombre les maisons d'en face,
  • la densification du triangle du génie et un tracé de voirie qui réduit le stationnement. 
Et nous aurons à nous accoutumer de la coupure entre l'ancien et le nouveau Sathonay produite par un projet d'urbanisme mal étudié. Là encore il faut rappeler que des ateliers de travail mixant des habitants, des élus et des urbanistes de la CAUE avaient proposé des solutions pertinentes pour améliorer le projet de ZAC. Mais ces propositions ne devaient pas faire les affaires de quelques requins de l'immobilier, le maire les a donc mis à la poubelle sous un prétexte fallacieux.
N'en jetez plus...
La preuve est faite de l'impéritie de la municipalité sur ces sujets. Et c'est très préoccupant car au final nous devrons tout à la fois en subir les conséquences dans notre vie quotidienne et payer les pots cassés.
Mais pour le maire "il n'y a pas de souci".