dimanche 27 février 2011

réunion publique sur la ZAC Castellane: dormez braves gens...

Hier soir 24 février, s'est tenue une réunion publique organisée par la municipalité avec la participation de fonctionnaires du Grand-Lyon et de représentants de SERL, l'aménageur choisi pour conduire les travaux de la ZAC.

Comme d'habitude le public a eu droit à un show avec force diaporama et explications du maire et des différents invités. Il est fort probable que la quasi totalité des assistants n'aient pas tout compris compte-tenu de la complexité du dossier. C'est normal, ce type de réunion est juste fait pour pouvoir dire ensuite que la municipalité communique avec la population.

Sauf que dans ce dossier, comme d'autres à venir ( les transports en commun, la chaufferie ) tout est décidé en petit comité et les citoyens ne peuvent que dire amen. Eh oui, les questions qui fâchent font tout de suite monter en pression P. Abadie! Démonstration en a encore était faite hier soir quand notre président, Bernard Bufferne, a pu poser des questions sur ce qui nous parait contestable dans l'urbanisme du projet. Ces objections faites sans agressivité, le maire les a interrompues sous prétexte qu'il ne voulait pas ouvrir un débat avec notre association. Alors que Bernard n'a jamais cité Macadevi dans son intervention. Abadie a une conception très particulière de l'expression citoyenne! Ce n'est pas une nouveauté juste une confirmation.

Comme les questions et les remarques ne peuvent pas être formulées publiquement, nous les exprimerons ici, libre à chacun d'y réfléchir et de les colporter.

sur la convention SERL: 
  • les explications fournies sur la responsabilité financière de la SERL qui prendrait le déficit à sa charge, s'il y a déficit final, n'est pas complètement éclairci. Et il est déjà certain que nos impôts locaux ont financé plus d'1 600 000 € pour réaliser cette opération. Cette somme ne représente pourtant que 35 € du m² construit pour les futurs promoteurs quoiqu'en disent les intervenants qui se réfugient derrière les règles applicables aux ZAC du Grand Lyon. 
  • Bernard Dupond a justement fait remarqué que cette opération n'était comparable à aucune autre du même type menée dans l'agglomération quant à sa taille par rapport à celle de la commune et que dans ces conditions ces règles auraient dû être aménagées pour alléger la charge à supporter par les Sathonards. Mais pour cela il aurait fallu que les élus soient associés aux études préalables et écoutés. Et sa remarque a été accueilli par un grand silence embarrassé à la tribune. 
·         un autre participant s'est interrogé sur la pertinence de faire financer un quartier confortable par les Sathonards actuels dont les revenus moyens sont parmi les plus bas du Grand Lyon? Il a aussi eu droit à une réponse alambiquée du maire et de la représentante du Grand Lyon qui l'ont justifié sur le mode "mon pauvre monsieur on a échappé au pire avec la crise de l'immobilier, le projet a failli capoter".  Le pire n'était pas forcément pour nous. 

sur l'urbanisme:

La mairie insiste sur le fait que les Sathonards vont bénéficier de nouveaux équipements publics, ce qui justifierait le financement de près de 5 millions d’euros par les impôts locaux.
Ces équipements sont :
-          un « mail arboré »
-          un bassin de rétention paysagé
-          un nouveau gymnase
-          une extension de l’école
-          une nouvelle salle des fêtes

  •         pour ce qui est du gymnase/école/salle des fêtes, ces équipements existent déjà. Les nouveautés et extensions sont nécessitées par le doublement de la population qu’entraîne la ZAC. En l’absence de ZAC il n’aurait pas été nécessaire de construire quoi que ce soit.
  •       concernant le mail arboré, ce sont les habitants de la ZAC qui en bénéficieront le plus. Mais tous les Sathonards devront financer l'entretien permanent des 16 000 m² d'espaces verts.
  •       le bassin de rétention d'eau pluviale a été réalisé sur une partie plane du terrain alors qu'une dépression naturelle dans le virage du boulevard de l'ouest était une meilleure solution et permettait de situer la future salle des fêtes à son emplacement, sur un sol plan plutôt que dans le talus où elle est prévue.
       Et ce bassin est une obligation réglementaire due aux nouvelles constructions. Il ne s’agit aucunement d’un équipement public, mais d’un dispositif mutualisé entre tous les nouveaux immeubles. La réglementation prévoit que chaque immeuble doit se doter de dispositif de rétention des eaux de pluie (citerne). Le bassin sur la ZAC évite de réaliser des citernes dans les immeubles, et permet ainsi des économies aux promoteurs. Autrement dit, ce sont les impôts locaux des Sathonards qui vont prendre en charge la mise en conformité des nouveaux immeubles ! La ZAC Castellane peut être comparée à un lotissement géant. Mais à la différence d’un aménagement de lotissement dont les frais sont répercutés sur le prix de vente des parcelles, il est demandé aux Sathonards de contribuer financièrement au bien-être de leurs futurs voisins !
  • le projet parle de toitures végétalisées: c'est un effet de mode parce que ces toitures ne seront pas visibles du sol, c'est juste de la poudre aux yeux pour faire semblant de se soucier d'écologie,
  • on nous a parlé de cônes de vue: sauf que seuls les occupants du 31 boulevard Castellane conserveront un peu de visibilité vers les monts d'or, tous les autres ne verront plus que les façades des futurs immeubles. Alors qu'en profitant de la déclivité du terrain et en jouant sur les hauteurs d'immeubles il était possible de moins obstruer la vue actuelle depuis le boulevard,
  • la polyvalence des surfaces pourrait être mieux exploitée en rapprochant par exemple la future salle des fêtes et la halle, ce qui permet une utilisation conjointe pour les manifestations en journée, sur la configuration actuelle de la salle des fêtes avec la place J. Thévenot, et réserve des places de stationnement pour les soirées.
  • un autre problème se posera en périphérie de la ZAC et va concerner le groupe scolaire: un groupe scolaire unique pour une commune qui tend vers un minimum affiché de 7 000 habitants est, de l'avis des spécialistes, à la limite du supportable pour l'aspect scolaire. Mais il deviendra rapidement un vrai problème avec la circulation des parents qui se servent de leur voiture pour transporter leurs enfants aux entrées et sorties de classes. Il n'est qu'à voir la situation aujourd'hui pour imaginer ce qu'elle sera avec un effectif d'élèves doublé.
  •  et surtout, et c'est le plus grave pour notre vie future : cette ZAC est une greffe rapportée au centre de la commune et repliée sur elle-même. Et il sera compliqué d'intégrer une population nouvelle équivalente en nombre à l'actuelle, même sur 10 ans. Les ateliers de travail de 2009 avaient insisté sur cet aspect du projet et demandé que le plan de masse soit revu pour améliorer la cohésion de l'ensemble. Et ce point de vue était partagé par les urbanistes qui animaient ces réunions. Mais ces propositions contrariaient le maire qui a décidé que les réflexions d'une cinquantaine de citoyens guidées par des professionnels étaient sans intérêt. Et maintenant il veut relancer des ateliers de travail... Pour quoi faire? Il suffit de reprendre celui déjà proposé.
Mais tout, cela semble naturel aux intervenants qui, dans leur posture de spécialistes, nous expliquent que ce sont les « règles habituelles »…

Enfin  la chaufferie centrale, dont la pertinence devra être démontrée autrement que par les 2 feuillets joints au dossier, doit faire l'objet d'une prochaine réunion publique. nous l'attendons avec intérêt.

Les commerçants ont été enquêté pour adapter l'implantation des futurs commerces dans la ZAC. Chaque candidat à l'ouverture d'une activité commerciale devra fournir un dossier à la SERL qui sera analysé par un comité. Et selon le projet la SERL fournira une réponse positive ou négative. Si la méthode peut paraître fondée, elle contrevient quand même à la liberté des individus. Et il n'est pas certain que si un débouté va porter plainte devant un tribunal, il n'obtiendra pas gain de cause. A propos d'implantation commerciale, les enseignes "hard discount" ne sont pas autorisées à se porter candidates pour exploiter la moyenne surface. Pour quelle raison? Mystère.

 Enfin cette opération doit se terminer en 2020. Heureusement car cet étalement permettra une intégration plus fluide des nouveaux arrivants. Avec un point dur en septembre 2012 avec l'arrivée des 500 gendarmes et leurs familles.

Cette réunion publique a laissé beaucoup de points d'interrogation en dépit de l'enthousiasme affiché par ses animateurs. Elle doit être suivi régulièrement par d'autres. Le maire doit organiser des ateliers. Pour faire quoi? Si leurs résultats sont identique à ceux de 2009, se sera encore du temps perdu. Et il y a fort à parier que ce sera le cas car tout est ficelé par avance.
Dormez en paix, braves gens, le Grand Lyon veille sur votre avenir... mais gardez quand même un œil ouvert, c’est notre conseil!
En tout cas nous continuerons de veiller.